1 - La commune de Vernon

témoin de l'aventure spatiale

 

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Situé à Vernon, en Normandie, le laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques (LRBA) est depuis 1946 l'un des acteurs principaux de la recherche spatiale. Aujourd'hui encore, le LRBA rassemble l'ensemble des compétences et des moyens techniques pour fournir une expertise de qualité. Cependant, la Délégation générale pour l'armement (DGA) évoque la fermeture programmée d'ici  3 ou 5 ans de l'établissement haut normand, spécialisé dans l'expertise et la recherche sur les missiles et la navigation aéronautique (Usine nouvelle.com, 2007). L'intérêt patrimonial du LRBA permet d'envisager la reconversion de la soufflerie en site touristique. La présentation des caractéristiques principales de la commune de Vernon permet de mesurer la dynamique globale du territoire dans lequel s'intègre le LRBA et l'étude des sites touristiques valorisant la conquête spatiale permet de déterminer la dynamique du marché.

  

1.1 L’histoire des fusées

Le 8 septembre 1944, en fin de matinée, deux V2 sont lancées depuis le nord de la France sur la région parisienne à peine libérée. Encore peu fiable, la première n’atteint jamais sa cible, probablement désintégrée lors de sa rentrée dans l’atmosphère, la seconde s’écrase à Charentonneau, quartier de Maisons-Alfort.

La capitale française vient d’être frappée par le premier missile balistique de l’histoire.

 Arrivé sur les lieux, le directeur du laboratoire municipal de Paris Henri Moureu[1] ne peut que constater les dégâts et mesurer l’importance de cette nouvelle arme. S’il en mesure l’importance militaire, il ne peut imaginer que ce missile sera à l’origine d’une formidable aventure humaine faite de défis techniques et technologiques, de difficultés, de doutes mais aussi d'espoirs et d'émotions qui marquera la seconde moitié du XXème siècle et transformera la vie de l’humanité : l’aventure de la conquête spatiale.

 Certes, les fusées sont connues depuis fort longtemps[2] même s’il est, aujourd’hui encore, impossible de dater avec précision leur apparition.

Il faut attendre la fin du XVIIème siècle, pour qu’Isaac Newton (1642-1727) pose les fondements scientifiques de la fuséologie. Au XVIIIème siècle, Ruggieri perfectionne des fusées destinées à lancer des matières incendiaires ou des grenades.

En 1805, Sir William Congreve convainc le gouvernement anglais d’adopter cette innovation militaire qu’il va perfectionner et utiliser contre la ville de Boulogne en 1806.

Figure 1 : Sir William Congreve

 

Figure 2 : Fusées à Waterloo

Avec la création des corps de fuséens, les principales armées européennes s’équipent de cette arme qui connaît à cette époque des fortunes diverses en fonction des progrès de l’artillerie. La première guerre mondiale voit apparaître les premières fusées montées sur avions.

La vocation militaire des fusées ou missiles est très ancienne mais son utilisation pacifique est beaucoup plus récente. Elle est d’abord imaginée par les écrivains[3] puis les scientifiques.

Dès le milieu du XIXème siècle, le Russe Konstantin Edourdovich Tsiolkovsky3 (1857-1935), l’Américain Robert Hutchings Goddard (1882-1945), l’Allemand Hermann Oberth (1894-1989) et le Français Robert Esnault Pelterie (1881-1957) démontrent la réalité et l’intérêt du voyage dans l’espace. Les travaux de ces scientifiques et du Français Jean-Jacques Barré, disciple de Robert Esnault Pelterie restent au stade expérimental.

 

Cependant, dans les années 1920 la publication d’un ouvrage d’Hermann Oberth ainsi que le film de Fritz Lang « une femme sur la lune », entraînent la création en Allemagne, d’associations et de sociétés pour les voyages spatiaux.

La montée du nazisme provoque la mise sous tutelle de ces activités et en 1937, des scientifiques et des ingénieurs sont regroupés, sous la direction de Wernher von Braun, à Peenemünde, un petit village allemand au bord de la baltique, où ils construisent et testent en vol des fusées.

Figure 3 : 1938, les ingénieurs von Braun et Caspar

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1.2 - Les premières fusées

 

Il faut attendre le 3 octobre 1942, à Peenemünde, pour qu’un engin militaire A4, plus connu sous le nom de V2, quitte la terre et culmine à plus de 100 km d’altitude.  

Comme le déclare alors le colonel Walter Dornberger, directeur du centre de recherche de Peenemünde, « la preuve est faite que la fusée à réaction est un moyen de navigation dans l’espace ». Mais la conquête de l’espace n’est pas à l’ordre du jour et l’objectif est purement militaire.

La fin du conflit et la libération apportent leur lot de découvertes sur les V2 et les moyens déployés pour la mettre en œuvre. Henri Moureu et ses collaborateurs[4] découvrent et visitent dans le nord de la France les sites de tir de ces armes de représailles.

Dans ce domaine, la France comme les autres nations a un retard considérable. A la fin de la guerre, la seule fusée française à propulsion liquide ayant volé est celle du commandant Jean-Jacques Barré. Réalisée sous l'occupation, l’EA 1941 (masse de 100 kg avec 1 tonne de poussée), est de taille modeste comparée au V2 (masse de 12 tonnes et 25 tonnes de poussée).

Pour le Professeur Moureu et quelques responsables militaires, la France doit d'abord assimiler les acquis allemands avant de s'engager dans la réalisation de missiles. Outre l’analyse et l’étude des matériels récupérés, il faut également s'adjoindre le service de spécialistes allemands ayant conçu ces matériels. Ils apporteront non seulement leurs connaissances à la réalisation des missiles français futurs et mais aussi leur savoir faire aux jeunes ingénieurs français.

Henri Moureu convainc les services français de l’intérêt de ces technologies nouvelles, qui se traduit dès octobre 1944 par la création d’une commission d’études sous l’égide du ministère de la Marine puis en 1945 par la création du Groupe Opérationnel des Projectiles Autopropulsés (GOPA) placé sous l'égide de la Direction des Etudes et Fabrications d'Armement (DEFA).

Chargé d’étudier les fusées réalisées par les Allemands, le GOPA provoque l’embauche de 28 aérodynamiciens venant de Kochel en Bavière où avait été installée après le bombardement allié sur Peenemünde du 17 août 1943 la soufflerie supersonique utilisée pour les études aérodynamiques du V2. Regroupés à Emmendingen en zone d’occupation française, ils ont la charge d’étudier, de concevoir et d’assurer la surveillance des travaux de construction de la soufflerie supersonique qui sera installée à la fin des années 1940 au Laboratoire de Recherches Balistiques et Aérodynamiques (LRBA) de Vernon. Cette soufflerie fut donc directement inspirée par celle de Peenemünde

Le 12 juin 1945, les études de projectiles autopropulsés sont confiées au Ministère de la Guerre (Armée de Terre), puis le 13 août, la DEFA propose à l'Etat-major la création d'un Centre d'Etudes de la Fusée. Ce centre a pour vocation "de poursuivre les importantes recherches et reconstitutions entreprises tant sur le V2 que sur divers autres projectiles autopropulsés allemands, d'entreprendre les études scientifiques et de faire toutes suggestions susceptibles d'apporter une amélioration à ces engins et d'en étendre la puissance et le mode d'emploi".

Par ailleurs, en ce 13 août 1945, la DEFA exprime clairement à l'Etat-major de l'Armée que "le V2 est dès maintenant prévu comme devant être reproduit et essayé, les très importantes installations nécessaires à l'essai au point fixe et au tir des V2 seront réalisées...".

C'est ainsi que le 14 novembre 1945, le Centre d'Etudes des Projectiles Autopropulsés (CEPA), rattaché à la DEFA remplace le GOPA. Le Professeur Moureu en prend la tête, l'Ingénieur en Chef Lafargue en assurant la direction technique.

La raison d'être du CEPA, son organisation et ses missions sont évidemment placées "sous le signe du V2", considéré à cette époque par les responsables militaires, comme le dernier cri de l'arme stratégique.

 

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1.3 - Historique du LRBA : Du mortier à la conquête de l’espace, un intérêt patrimonial affirmé.

 

C’est dans ce contexte que le 17 mai 1946, les ministres de l’Armement Charles Tillon et des finances André Philip, du Gouvernement Provisoire de la République Française signent le décret de création du Laboratoire de Recherches Balistiques et Aérodynamiques (LRBA). Il occupera un atelier disponible, appartenant à la Direction des Etudes de Fabrication d’Armement (DEFA), situé sur un plateau forestier dominant la Seine et la ville de Vernon dans l’Eure.

En 1915, le ferronnier d’art Edgar Brandt5 invente le mortier pneumatique qui sera utilisé pendant la première guerre mondiale. En 1921, il perfectionne cette arme et en assure la fabrication dans les anciennes usines Dewoitine de Châtillon sous Bagneux en région parisienne. Pour tester ces munitions, Edgar Brandt acquiert en 1928, 500 hectares de forêt sur le plateau dominant la Seine et la ville de Vernon. Il en fait un champ de tir qui verra passer, dans les années 1930, de nombreux chefs d’état et chefs d’état major. Dès 1932, il implante sur ce champ de tir une usine pour le chargement d’obus de mortier de tout calibre. Nationalisés en 1936, les établissements Brandt deviennent l’Atelier de Chargement de Vernon (AVN) pour le compte de la DEFA. La production se poursuivra jusqu’à l’arrivée des allemands qui exploiteront, durant la guerre, les stocks de munitions disponibles. 

C’est finalement[5] sur ce site immédiatement disponible, propriété de l’armée, suffisamment vaste et d’accès limité, à proximité d’un centre urbain mais à l’écart de la population pour permettre des essais de moteurs-fusées que le gouvernement décide d’implanter le LRBA.

L’impulsion technique nécessaire au démarrage de ce laboratoire est donnée par l’arrivée d’environ 75 ingénieurs et techniciens allemands[6] en provenance de Peenemünde ou des instituts ayant travaillé pour le centre de recherche de Peenemünde. Recrutés par le gouvernement français, ils arrivent début 1947 à Vernon où leur installation n’est pas aisée. En effet, les destructions de la guerre mais également l’accueil fin 1946, des équipes du professeur Maybach[7] rendent très problématique l’hébergement de près de 150 allemands à Vernon.

Figure 4 : Le groupe MAYBACH à Vernon

Dirigés par quelques ingénieurs militaires français, ces techniciens allemands sont répartis en deux groupes :

-          - Un groupe pour la propulsion sous la responsabilité du docteur Jauernick avec Heinz Bringer qui créera, quelques années plus tard, le moteur Viking des lanceurs Ariane 1 à 4.

-          - Un groupe spécialiste du guidage sous la responsabilité d’Otto Muller avec Helmut Habermann qui inventera dans les années 1960, le palier magnétique.

Avec le missile anti-aérien PARCA[8] et les fusées sondes Véronique[9], les activités du LRBA prennent rapidement de l’ampleur, aussi bien dans le domaine militaire que civil.

Fin des années 1950, de retour au pouvoir, le général de Gaulle décide de doter la France d’une force de dissuasion. Le LRBA participera aux travaux sur le missile balistique mais également sur la navigation des sous marins nucléaires lanceurs d’engins.

C’est dans le cadre de la création de cette force de dissuasion que la décision de réaliser un lanceur de satellite français est prise. Le LRBA a la charge du premier étage, les deuxième et troisième étant directement issus des travaux sur les missiles balistiques.

Le 26 novembre 1965, ce lanceur baptisé Diamant, place le satellite Astérix sur orbite. Ce succès propulse la France au troisième rang des puissances spatiales et lui confère le rôle important qu’elle occupe aujourd’hui encore dans l’aventure spatiale européenne.

Outre ses activités purement militaires, le LRBA réalise ensuite le second étage du premier lanceur de satellite européen EUROPA dont les lancements depuis Woomera en Australie connaîtront des fortunes diverses. Les différentes versions de ce lanceur permettront la création et le développement d’une l’industrie européenne de l’aéronautique et du spatial.

Avec la création d’un nouveau moteur doté d’une turbopompe par l’ingénieur Heinz Bringer mais également des travaux sur les satellites d’observation de la terre, le LRBA est, à la fin des années 1960, un des principaux acteurs du spatial en France.

En 1971, le ministère de la défense décide de transférer au privé, les activités industrielles de cet établissement militaire. Les activités propulsion à ergols liquides sont transférées à la Société Européenne de Propulsion (SEP) avec la création d’une usine à Vernon.

 

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La SEP, aujourd’hui Snecma au sein du groupe SAFRAN, poursuit la mission du LRBA en devenant le principal motoriste des lanceurs Ariane 1 à 4 puis Ariane V.

Depuis les années 1940, tous les moteurs fusées portent un nom commençant par le V de Vernon : Vexin et Valois (Diamant) Viking (Ariane 1-4) Vulcain (Ariane V) et demain sans doute Vinci, un nouveau moteur capable de s’éteindre et de se rallumer en vol. L’activité spatiale est toujours présente à Vernon qui l’a vu naître il y a plus de 60 ans.

Le LRBA se recentre alors sur ses activités étatiques. Il est, depuis cette date, l’expert du ministère de la défense pour tous les systèmes à base de missiles tactiques ou stratégiques ainsi que les systèmes de navigation, en particulier le GPS et le futur système de radio navigation européen Galiléo.

Ces activités purement militaires mais toujours tournées vers l’espace expliquent la présence du LRBA au sein de la filière Normandie aéroespace qui regroupe des entreprises normandes, des laboratoires, des PME-PMI travaillant dans ce secteur aéronautique et spatial.

 

En 2000, le LRBA arrête ses essais aérodynamiques et les souffleries sont abandonnées. Étudiées et conçues dès la fin de la guerre sur le modèle de celle de Peenemünde, elles auront vu passer tous les missiles français mais également les fusées sondes, diamant, Europa, Ariane, etc.

Même Concorde l’avion supersonique franco-anglais est passé par cette soufflerie pour déterminer les dimensions des entrées d’air de ses réacteurs.

En 2008, le ministère de la défense décide de transférer les activités techniques du LRBA en Bretagne ; la libération totale du site devant intervenir en 2012.


[1] Docteur en chimie, Henri Moureu est nommé au collège de France puis sous directeur du laboratoire de Frédéric Joliot-Curie, et participe en 1940 au transfert vers les Etats-Unis de l’eau lourde. Directeur du Laboratoire municipal de la Ville de Paris, il assure pendant l'occupation, la fonction de Conseiller technique de la Défense Passive.  

[2] Léon VI le philosophe à Byzance (866-912), Jeanne d’Arc (1428), Dunois à Pont-Audemer en 1449, etc.

[3] Les récits de Jules Verne ont inspiré l’instituteur russe Konstantin Edourdovich Tsiolkovsky

[4] Frédéric Joliot Curie, Colonel Chovin, etc.

[5]  Avant de choisir Vernon pour implanter le LRBA, la DEFA avait prospecté dans le centre de la France, en particulier dans la région de Gramat et en Auvergne, pour trouver un site approprié.

[6] L'idée de recruter des scientifiques allemands pour participer aux études sur les fusées n’est pas concomitante avec la création du LRBA. Un an auparavant le Général de Gaulle s'était déjà exprimé sur ce point : "II y aura lieu de faire transférer en France" avait-il écrit "les scientifiques ou techniciens allemands de grande valeur pour les faire interroger à loisir sur leurs travaux et éventuellement les engager à rester à notre disposition."

[7]  Important industriel allemand, Karl Maybach est le motoriste des chars allemands de la seconde guerre mondiale. A la libération, son usine de Friedrichshafen étant détruite, il propose ses services à la France qui accepte et recrute environ 80 techniciens pour fabriquer à Vernon, un moteur de char de 1000 chevaux. En 1952, l’usine de Friedrichshafen reconstruite, ils rentreront en Allemagne après avoir réalisé le moteur demandé ainsi que des moteurs au gabarit SNCF.

[8] PARCA : Projectile Autopropulsé Radioguidé Contre Avions.

[9] Contraction de VERnon et électrONIQUE, la fusée sonde Véronique permettra aux scientifiques d’étudier la haute atmosphère ainsi que le comportement animal en haute altitude. 83 exemplaires de cette fusée sonde seront lancés jusqu’en 1973, depuis Hammaguir dans le sud algérien jusqu’en 1967 puis de Kourou.

 

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2 - Situation géographique

et accessibilité de la commune de Vernon

 

Figure 5 : La desserte de la commune de Vernon

La commune de Vernon est située dans le département de l'Eure en Haute-Normandie, dans la vallée de la Seine entre Paris et Rouen.

Cette commune est limitrophe de Giverny, célèbre village du peintre Claude Monet.

Chef-lieu de canton, Vernon fait parti de l'arrondissement d'Évreux.

Depuis janvier 2003, elle appartient à la Communauté d'Agglomération des Portes de l'Eure (CAPE). Son territoire s'étend sur 41 communes, dont les principales sont Vernon, Saint Marcel, Pacy-sur-Eure et Gasny. La CAPE compte environ 60.000 habitants, et Vernon en est la principale agglomération avec une population de 23 700 habitants.

 

La commune de Vernon est desservie par plusieurs réseaux de transports qui lui permettent d’être facilement accessible.

 

Le réseau routier (figure 5) :
     - Les routes départementales :
          o RD 9015 allant en direction de l'est vers Mantes-la-Jolie et Paris et, vers le nord-ouest, vers Val-de-Reuil et Rouen.
          o RD 181 allant vers le sud-ouest en direction d'Évreux et, vers le nord-est, vers Gisors, Beauvais et Amiens.
          o RD 313 allant vers l'est en direction de Magny-en-Vexin et, vers le nord-ouest, vers Les Andelys.
     - L'autoroute A 13 reliant Vernon à :
          o Paris (Porte d'Auteuil) en 1 heure (75 Km).
          o La Défense en 50 min (67 Km).
          o Rouen centre en 45 minutes (68 Km).
          o Deauville en 1 heure 15 (130 Km).
          o Caen en 1 heure 35 (164 Km).

Les transports en commun :
La CAPE gère les transports : ceux-ci comprennent le transport urbain (TransCape), les transports scolaires, les transports piscines (depuis les établissements scolaires jusqu'aux piscines de la Grande Garenne et Robert Taron de Pacy). Vernon dispose d'un service de lignes de bus urbaines (le TUV) composé de quatre lignes.

La voie navigable : la Seine.
De mars à Novembre, 8 sociétés assurent des croisières (environ 100 passagers) entre Paris et Honfleur, avec une escale à Vernon. Disposant d’une halte fluviale, la ville accueille également des plaisanciers.

Le réseau ferroviaire :
     - La gare de Vernon Eure a une fréquentation annuelle de plus de 1 200 000 voyageurs, ce qui lui vaut la troisième place régionale juste après la gare Rouen Rive Droite (CCI Rouen).
     - La ligne Paris-Le Havre relie Vernon à Paris Saint-Lazare en 45 minutes, à Rouen Rive Droite en 30 minutes et à la Gare du Havre en 1 heure 30.

Le réseau aérien (tableau 1) :

 

Aéroport

Roissy

Beauvais-Tillé

Rouen Boos

Distance de Vernon

96 Km soit 1h15

73 Km  soit 1h21

60 Km soit 0h46

Nombre de passager total

59 900 000

2 155 633

31 530

Nb. de passagers/jour

 

5 905

86

% du trafic de & vers l’étranger

92%

99%

99%

% du trafic national

8%

- 1%

- 1%

% en correspondance

31,9%

- 1%

- 1%

 

 

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3 - Un paysage préservé et un climat océanique

 

 

Le territoire communal a une superficie de 3 492 hectares et s'étend de part et autre de la Seine. Le paysage communal est délimité par :

-          La basse vallée alluviale de la Seine, relativement étroite, sur la rive droite de la Seine. Plusieurs îles sont présentes (Saint-Pierre, Saint-Jean, île de l'Horloge, Grande île). Elles sont séparées de la rive droite par des bras très étroits. La Grande île est partagée entre la commune de Vernon, de Port-Villez et de Giverny.

-          Les plateaux calcaires, dont l'altitude varie de 130 à 140 mètres, sont couverts en grande partie des forêts de Bizy et de Vernon.

Entre ces deux composantes, la zone de transition, localisée sur la rive gauche, est formée de collines en pente vers la Seine. Cette zone comprend le noyau urbain initial à partir duquel l'urbanisation récente s'est développée. La rive droite où la transition est plus abrupte, forme une falaise entaillée par deux vallons très encaissés.

Elle ne présente donc qu'une très faible urbanisation et permet à la commune de préserver une partie de son paysage naturel (figure 6).

Figure 6 : Paysage naturel préservé de la commune de Vernon

Le climat de la Haute-Normandie est caractérisé par un climat océanique humide et doux. Les cieux normands ont inspiré des générations de peintres.

La douceur des températures et la faiblesse des amplitudes thermiques saisonnières permettent à la région de bénéficier d'un climat agréable.

L'Eure est le département le plus sec de la Haute-Normandie. Les pluies ne sont pas rares mais peu abondantes : de 650 mm sur Évreux à 950 sur le littoral normand (Météo France, 2008). En été, les nuits restent relativement fraîches avec une grande amplitude thermique lors de journées ensoleillées.

Les températures quant à elles varient en fonction des saisons. Les températures maximales sont enregistrées au cours de la saison estivale (en moyenne 18 degrés) et les températures minimales sont en moyenne de 5 degrés pendant la période hivernale (Météo France, 2008).

 

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4 - L’activité touristique de la commune de Vernon

Le secteur aéronautique est partie intégrante de la dynamique locale. La création du LRBA (Laboratoire de Recherches Balistiques et Aérodynamiques) à Vernon marque la naissance du secteur aéronautique dans le territoire. Ce laboratoire intégré au ministère de la Défense est le centre d'expertise de la Délégation Générale pour l'Armement (DGA). Il est à l'origine de la conquête spatiale française et européenne.

Ce site est donc non seulement le patrimoine de l'histoire locale mais également celui de l'histoire nationale et européenne. De part son histoire, il offre un intérêt touristique remarquable. Il convient donc de connaître tout d’abord l’offre touristique communale existante afin de d’évaluer la dynamique touristique de proximité. Puis, l’étude des sites valorisant le patrimoine aéronautique et spatial définit le marché dans lequel s'intégrera le site touristique du LBRA. Cette étude permet également de donner une base du mode de fonctionnement du futur site touristique de Vernon.

Les activités touristiques de Vernon :

 

 

Figure 7 : La Ruelle Malot à Vernon

Située sur la rive gauche de la Seine entre Paris et Rouen, Vernon, fondée au IXème siècle par Rollon, premier Duc de Normandie, occupait une place stratégique dans le duché de Normandie. La ville s'est développée au Moyen-âge grâce à ses moulins à blé, ses vignobles et la pierre calcaire extraite des carrières de Vernonnet.

 

Aujourd’hui le cœur de ville reflète l’architecture de cette époque et offre aux visiteurs le plaisir des déambulations urbaines dans ce cadre pittoresque (figure 7).

 

 

Les éléments remarquables sont :

-          la collégiale Notre-Dame,

-          la tour des archives du Château de Vernon,

-          le jardin des arts,

-          le musée d’art A.G. Poulain,

-          le Château de Bizy et son parc,

-          Le vieux moulin,

-          Le Château des Tourelles

-          Le parc du Château de Saint-Just.

 

Vernon possède également une offre en hébergement touristique et en restauration.

 

A noter également la proximité avec la commune de Giverny, avec son musée d'Art Américain devenu en 2009 le Musée des Impressionismes, ainsi que la maison et le jardin de Claude Monet qui voient passer plus de 400 000 visiteurs chaque année.

 

 

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5 - Les sites touristiques liés

au patrimoine aéronautique et spatial

 

 

En 2008, il y a dans le Monde 492 musées ou sites qui mettent en tourisme le patrimoine aéronautique et/ou spatial (Capcom espace, 2008) :

-          Aux États-unis : 360 sites,

-          En Europe : 93 sites. L'Allemagne en possède 54 et la France 17.

Dans le monde, il existe seulement 20 sites traitant plus spécifiquement des aventures de l'espace (7 aux États-unis et 13 en Europe). 

 

Musées et parcs en dans le monde traitant de la conquête de l’espace :

 

Etats-Unis

Floride, Cap Canaveral Museum

Etats-Unis

Floride, Hall of fame

Etats-Unis

Floride, KSC Visitor

Etats-Unis

Floride, ASV Center

Etats-Unis

Huntsville, Space & Rocket Center

Etats-Unis

New York, Rocket Park

Etats-Unis

Kansas Cosmosphere

Etats-Unis

Washington, NASM

RUSSIE

Russie, Moscou, Cosmonauts Memorial Museum

RUSSIE

Russie, Moscou, MVTU Laboratory Complex "Orevo"

RUSSIE

Russie, Kaluga, Konstantin E. Tsiolkovsky museum

Allemagne

Musée de Peenemünde

France

Musée de l'Air et de l'Espace MAE, aéroport du Bourget, Paris

France

La Cité de l'espace, Toulouse

France

Musée de la SNECMA, Moissy Cramayel

FRANCE(Guyane)

Le musée de l'espace, Kourou

GRANDE BRETAGNE

Science Museum de Kensington

GRANDE BRETAGNE

Aircraft Museum à East Lothian

GRANDE BRETAGNE

Space Museum de Leicester

GRANDE BRETAGNE

Museum of Flight à East Fortune

Belgique

Euro Space Center, Redu

 

Les sites français, qui traitent de l’aviation et de la conquête spatiale et le musée de Peenemünde qui, par son histoire, présente de nombreuses similitudes avec le site de Vernon :

 

-          Le musée de l'Air et de l'Espace MAE, aéroport du Bourget à Paris,

-          Le musée de la SNECMA à Moissy Cramayel,

-          Le musée de l'espace à Kourou (Guyane),

-          Le musée de Peneemünde (Allemagne),

-          La Cité de l'espace à Toulouse,

-          L'Euro Space Center à Redu (Belgique).

 

La répartition géographique :

 

En France, l'offre est essentiellement concentrée dans la région parisienne avec le musée de l’air et de l’espace du Bourget en Seine Saint Denis et le musée de la SNECMA (ou de SAFRAN) en Seine et Marne.

 

Figure 10 : Localisation des sites touristiques aérospatiaux en France Métropolitaine et en Belgique.

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